« Il paraît impensable de laisser ces enfants survivre avec de telles mutilations, si on possède les moyens de les corriger même partiellement... » Denys Montandon Chirurgie de la lèpre et du noma (Extrait de Médecine et Hygiène, 49: 2532-2536, 1991)
Le noma n’est pas une fatalité mais reste une maladie méconnue. La meilleure des préventions restant une alimentation adaptée aux besoins du jeune enfant et une bonne hygiène buccale (ce qui permet notamment d’éviter les ulcérations des gencives et tout spécialement la gingivite ulcéro-nécrotique conduisant au noma) il demeure primordial d’informer les populations touchées des moyens de prévention et de détection des premiers symptômes, ainsi que de la nécessité d’apporter des soins urgents à l’enfant.
Lorsque la maladie est détectée à temps, des soins locaux (bains de bouche désinfectants, antiseptiques etc.) accompagnés d’une antibiothérapie suffisent à l’enrayer en une à deux semaines. Ces premiers soins doivent être accompagnés de traitements de réalimentation (compléments nutritionnels et vitaminiques) et de réhydratation.
Détectés à temps, et traités activement durant la phase initiale, beaucoup d’enfants atteints de noma pourraient être soignés et guéris, sans devoir subir le désastre des séquelles.
La prise en charge sur place, en phase de “noma frais”, se heurte fréquemment à des problèmes insurmontables :
La reconstruction chirurgicale du visage est possible mais elle est longue et implique une série d’opérations qui coûtent cher. De plus, bien souvent elle ne peut se pratiquer que dans des pays éloignés des lieux où sévit la maladie. Prévention plutôt que chirurgie réparatrice, tel doit être le premier objectif des programmes de santé.
La chirurgie réparatrice ne peut être effectuée que lorsque la maladie initiale est tout à fait stabilisée. Seule une minorité d’enfants parfois dramatiquement mutilés, ne pouvant plus s’alimenter correctement, ayant les mâchoires soudées avec parfois une absence complète du nez, des lèvres, des joues ou même des paupières pourront bénéficier de ces opérations.
Il ne s’agit pas d’une chirurgie à visée curative, permettant de sauver ou de prolonger des vies, mais plutôt d’une chirurgie de réhabilitation. Elle peut permettre dans bien des cas de préserver la vue d’un patient, de lui redonner la possibilité d’utiliser ses mains, et dans d’autres cas de lui redonner une apparence humaine.
Ici encore les obstacles restent nombreux :