Si le noma est bien connu pour la gravité de ses séquelles et les difficultés chirurgicales qui en découlent son étiologie reste encore méconnue. Ses facteurs de risque (malnutrition, maladies intercurrentes débilitantes et mauvaise hygiène buccale) sont communs à presque la totalité des enfants de ces régions défavorisées. Il demeure donc fondamental de promouvoir la recherche pour identifier les causes de la maladie et pourquoi elle touche certains enfants plutôt que d’autres.

Le Geneva Study group on Noma  (GESNOMA) a mis sur pied un projet de recherche étiologique sur le noma. Ce projet se déroule au Niger en ce qui concerne le travail de terrain et à Genève pour les analyses du laboratoire. Au Niger, le personnel local engagé a été formé au diagnostic et aux techniques de prélèvement.

L’analyse bactériologique de prélèvements gingivaux, effectuée grâce à des tests génétiques, a montré que le noma n’est associé à aucun agent bactérien spécifique ni à aucun virus. Il résulterait d’un déséquilibre de la flore bactérienne buccale sur un terrain prédisposant. Le noma se développe sur une lésion gingivale préexistante (gingivite nécrosante).

Une nouvelle phase de recherche sur le terrain a débuté en 2013 au Niger. Ce nouveau volet s’intéresse aux facteurs de risque de la gingivite nécrosante et à sa prévalence dans les régions à risque pour le noma. Cette étude permettra de mieux cibler les populations à risque et d’évaluer la mise en place de mesures de prévention de la gingivite afin d’éviter son évolution vers le noma.

Organiser et financer les études qui permettront de savoir combien sont atteints, combien risquent de l’être. Les résultats fourniront une base plus efficace pour cibler les actions de prévention.